Transformation digitale et environnementale

Tag :
  • MON
Auteur :
  • Alix Duréault
2024-2025

Comment conjuguer IT et écologie ?

Ce MON tournera autour de deux problématiques, est il possible de conjuguer les enjeux climatiques et les enjeux de digitalisation ? et Comment les méthodes d'analyse environnementales (analyse cycle de vie, bilan carbone, analyse coût bénéfice, ...) peuvent elles s'appliquer à des produits immatérielles comme les applications webs ?

Empreinte environnemental du numérique

Sources :

Le but de ce MON n’est pas de s’attarder sur les enjeux environnementaux autour du numérique. Cependant, il peut quand même être intéressant de parler rapidement de celle-ci pour comprendre l’enjeu autour de la transformation digitale.

Graphique du nombre de sites au cours des années

Pour en aller plus loin sur le sujet, il peut être intéressant de consulter le cours de Sobriété numérique du Temps 1 ou les MONs de Louise Gacoin et Nicolas Ouzoulias.

Solutions individuelles

Ce n’est pas le but de ce MON de s’attarder sur ce sujet mais un travail à déjà été réalisé dans les MONs de Louise Gacoin et Nicolas Ouzoulias. La vidéo Thibault Menz - C'est quoi la sobriété numérique est aussi intéressante sur le sujet.

Sobriété numérique

Sources :

La sobriété numérique est « la démarche qui consiste à concevoir des services numériques plus sobres et à modérer ses usages numériques quotidiens ». - Définition de l'association GreenIT.fr, 2008

Le sujet de la sobriété numérique pour les consommateurs et les constructeurs est assez encadré par la loi. En France notamment par la loi REEN qui couvre différents sujets dont la sensibilisation à l’impact environnemental du numérique, la promotion d’une stratégie numérique responsable dans les territoires et la promotion des datacentres et réseaux moins énergivores.

La sobriété numérique pour les entreprises peut avoir quelques avantages autres qu’environnementales comme une réduction des dépenses et la préservation de la réputation de l’entreprise auprès de ses collaborateurs.

Cependant, cette notion reste incomplète, elle permet de repenser le numérique que l'on produit mais reste très vague, elle n'offre aucune réelle piste concrète, aucun moyen de mesure.

Pour en aller plus loin sur le sujet, il peut être intéressant de consulter le MON de Louise Gacoin sur le sujet.

Bilan carbone des algorithmes

Sources :

L’étude que j’ai lu vise à proposer une méthodologie pour mesurer l’impact carbone de n’importe quelle opération numérique. Cette étude a aussi produit un outil en ligne nommé Green Algorithms qui permet l’estimation de l’empreinte carbone d’un calcul. Même si l’étude et l’outil sont très concentrés sur le côté calcul numérique, il est intéressant de s’y plonger afin de comprendre comment le numérique et notamment les calculs des serveurs et ordinateurs impactent l’environnement.

La méthode proposée dans cet article prend en compte toutes les sources d’énergies de l’informatique : processeurs, mémoire, frais généraux des installations informatiques, localisation géographique, … Pour tout prendre en compte, la méthode considère la quantité d’énergie nécessaire (dépend des ressources de calcul utilisés) ainsi que les polluants émis à la production de cette énergie (dépend de la localisation et des méthodes de production).

Pour la consommation d’énergie, ce qui est pris en compte est le temps d’exécution, le nombre, le type et le temps de traitement des coeurs de calcul, la quantité de mémoire mobilisée et la consommation d’énergie. Dans le document, on peut retrouver l’impact de chacun de ces composants détaillée.

Outre la présentation de la méthode et de l’outil, l’article prend le temps de discuter les mesures qui peuvent être prise pour améliorer le bilan carbone des calculs informatiques.

Evaluer l’empreinte environnementale d’un site internet - analyse du cycle de vie

Les questions que je me pose sur le sujet sont :

Empreinte environnementale d’un site web

Sources :

“L’empreinte physique du site se caractérise, notamment, par la quantité de mémoire vive (RAM) et le nombre de cycles processeur (CPU) consommés par le processus navigateur affichant l’URL analysée. " - Définition de GreenIT

“L’empreinte environnementale d’une page est représentée par son équivalence en matière d’émissions de gaz à effet de serre et de consommation d’eau pour un nombre donné de visiteurs.” - Définition de GreenIT

L’analyse de l’empreinte physique dans le temps (évolution de la consommation mémoire et charge CPU) permet d’identifier des corrélations et effets de seuil : blocage CPU, surconsommation mémoire, etc. L’empreinte environnementale est quand à elle calculée en fonction du niveau d’écoconception du site.

Un site moyen aura un impact de 2 g.eq.CO2 et 3 cl. d’eau bleue par page web. Cette valeur provient d’une analyse cycle de vie effectué sur l’ensemble du cycle de vie du calcul, transport et affichage d’une page web.

Quelques uns des éléments qui contribuent à l’empreinte environnementale d’un site web sont :

Evaluer cette empreinte

Sources :

La fiche gouvernementale écrite par Green IT présente l’outil EcoIndex. C’est un outil gratuit qui permet d’évaluer à partir de l’URL d’un site :

Pour effectuer le calcul, l’outil prend en compte :

Si cela vous intéresse, le site de l’outil EcoIndex détaille la méthode de calcul et notamment la pondération des différents critères. Il détaille aussi l’api utilisée pour analyser une page web.

D’autres outils sont disponibles comme :

Exemple d’évaluation

Pour cela, j’ai utilisé l’outil EcoIndex disponible ici : Ecoindex.

J’ai décidé de regarder l’impact du site de Do It.

En faisant tourner l’algorithme, on obtient comme prévu les notes du site :

Analyse cycle de vie

Ce site utilise des pratiques d'analyse du cycle de vie d'un site internet. Pour rappel, l'ensemble du cycle de vie détaillé peut être trouvé à ce lien : Cycle de vie d'un projet web - Agencewebdigitale.com.

De plus, une explication complète de l'Analyse cycle de vie peut être trouvée ici : Analyse du Cycle de Vie ACV - eco-conception.fr.

Diminuer l’impact

Sources :

Le site gouvernemental propose aussi des pistes pour améliorer son site et propose ainsi une brochure de conseils.

Le site EcoIndex donne quelques exemples concrets pour optimisez sa page web mais insiste principalement sur l’adoption d’une approche d’écoconception.

Si la page est lourde :

Si la page est trop complexe :

S’il y a trop de requêtes :

Outre ces petits conseils à garder en tête, plusieurs outils sont aussi mis à disposition pour suivre sa démarche d'écoconception :

Eco-conception web

Sources :

L’écoconception est “une démarche préventive et innovante qui permet de réduire les impacts négatifs du produit, service ou bâtiment sur l’environnement sur l’ensemble de son cycle de vie (ACV), tout en conservant ses qualités d’usage”. - Définition de l'ADEME

L’écoconception d’un site web c’est “prendre en compte ses impacts environnementaux à chaque étape de son cycle de vie : des spécifications, à la conception fonctionnelle et graphique, jusqu’à l’utilisation finale, en passant par le développement et la maintenance.”. Définition de l'ADEME

Cette démarche pousse à créer des logiciels plus sobres, moins ‘gras’, centrés sur l’essentiel. Cela a des avantages supplémentaires, ils sont plus simples d’utilisation et utilisent moins de batteries. L’écoconception permet d’améliorer l’efficience d’un service numérique.

L’écoconception à 5 bases fondamentales :

Le collectif greenIT a établi une liste détailler de 115 bonnes pratiques d’écoconception des produits web sur l’ensemble de leurs cycles de vie, de la spécification au support / maintenance / fin de vie. Ces mesures peuvent aller de limiter les données collectées à combiner les fichiers CSS et Javascript.

Quelques pratiques simples à mettre en place sont la modification du code pour en réduire la consommation, privilégier des plugs ins qui appellent toutes les données en une fois et simplifier les designs.

Innovation frugale

Sources :

Dans la démarche de créer des modèles économiques plus durables et des meilleurs moyens de fabriquer et d’innover, l’innovation frugale a été inventée. C’est une démarche cherchant à répondre à un besoin simplement et efficacement avec un minimum de ressources. Elle est intéressante d’un point de vue environnementale car elle permet d’économiser sur les ressources mais aussi d’un point de vue économique, elle permet d’offrir des solutions moins chers pour les personnes à plus faible pouvoir d’achat.

Les solutions ont plusieurs caractéristiques, elles sont épurées au maximum, répondent précisément au besoin, ne possèdent pas d’ajouts superflus, leurs implémentations et moyens de réalisation sont allégés et efficaces.

Cette innovation a été résumée par Mokter Hassain en 4 caractéristiques :

→ Une gestion prudente, parcimonieuse des ressources naturelles

→ Un produit robuste, au prix abordable et à la performance minimale

→ Des attributs de soutenabilité

→ Un produit adaptable

Pour pouvoir mettre en place ce type d’innovation, cela nécessite d’avoir une connaissance des besoins réels des consommateurs. Ainsi il peut être intéressant de mettre en place des pratiques de design thinking et d’UX qui sont globalement déjà utilisées dans le monde de l’informatique et de les mettre aux service de la frugalité des applications, sites webs et logiciels pour les rendre le moins consommateur possible.

Dans le numérique, il existe quelques exemples de la mise en place de ce type d’innovation comme le téléphone portable développé par l’entreprise Emporia Telecom.

Economie circulaire et digital

Sources :

L’économie circulaire reste un pilier important des pratiques pour réduire notre impact environnementale. Pour comprendre plus en détails ce que c’est, je recommande de lire cet article : L'économie circulaire - Ecologie.gouv.fr

Cependant, l’économie circulaire est principalement pensée sur les flux physiques. Ces flux physiques sont important dans le monde du digital mais sont-ils les seuls ?

D’un point de vue matérielle, il est intéressant de considérer l’économie circulaire étant donné l’impact important de la fabrication des appareils électronique comparé à leurs utilisations. En effet, en France, c’est 76% des GES du numérique qui sont dus à la phase de fabrication. Ainsi, il est intéressant d’appliquer les principes de l’économie circulaire (Réemploi, recyclage et réutilisation) à nos appareils numériques au lieu de les jeter. Différents modèles existent sur comment apporter le plus de valeur pendant le cycle de vie d’un appareil.

Un modèle d'économie circulaire du numérique

Cependant le digital peut aussi devenir un outil très important pour l’économie circulaire. Cela passe notamment par le partage de données : garantir l’accès plus rapide et pour tous à des informations précises. Faciliter les échanges permet de gagner du temps mais aussi réduire la pollution causée par l’activité sur le web. Mais ce partage permet aussi de faciliter la mise en place des principes de l’économie circulaire pour des pratiques plus matérielles.

Il peut aussi être utilisé comme plateforme pour développer l’économie circulaire comme des place de marché digitale comme Organix.

Des technologies peuvent aussi être utilisée pour garantir l’utilisation complète de l’économie circulaire comme la blockchain qui garde une trace de toutes les transactions et est infalsifiable.